Résolutions de problèmes au niveau de la classe ou de l’année scolaire
Les données de dépistage montrent que beaucoup d’élèves présentent des risques dans un grand nombre de classes en Ontario, souvent plus que le nombre d’élèves pouvant bénéficier des ressources d’intervention limitées. En plus de nous concentrer sur les besoins individuels des élèves, nous pouvons réduire les besoins d’interventions plus intensives et aider plus d’élèves à réussir en nous concentrant sur l’enseignement de base. Les mêmes étapes du processus de résolution collaborative des problèmes peuvent être utilisées pour analyser les données d’une classe ou d’un niveau scolaire afin d’améliorer l’enseignement dans l’ensemble du système.
Nous avons présenté les étapes ci-dessous et ce formulaire de résolutions de problèmes structurées et collaboratives : niveau de la classe ou de l’année scolaire pourra vous guider dans ce processus.
Étape 1 : Identification du problème
Nous commençons par une analyse des données de dépistage pour évaluer dans quelle mesure l’enseignement de base répond aux besoins de l’ensemble de la classe. Est-ce qu’au moins 80 % des élèves atteignent les objectifs de leur niveau scolaire uniquement avec l’enseignement de base ? Si ce n’est pas le cas, nous avons un problème d’enseignement de base, et non un problème d’élève.
Un exemple d’énoncé de problème pour la classe de première année de Mme Patel pourrait être : « En milieu d’année, 50 % des élèves ont atteint le but repère pour la Facilité à segmenter des phonèmes. »
Étape 2 : Analyse du problème
Ensuite, nous analysons plus en détail les données des autres épreuves (comme la conscience phonémique, le décodage et la fluidité) afin d’identifier les tendances dans les compétences fondamentales en lecture.
En nous demandant : « Quelle est la compétence avec laquelle la majorité des élèves à des difficultés ? », nous pouvons cibler l’enseignement au bon endroit dans le parcours de lecture. En deuxième année, il arrive souvent que les élèves aient du mal à lire des textes oraux avec fluidité en raison de difficultés phonétiques et de décodage.
En analysant le problème, Mme Patel a observé que de nombreux élèves avaient des difficultés à fusionner et segmenter les sons dans leur apprentissage quotidien de la phonétique. Elle a également remarqué des erreurs d’orthographe indiquant une faible conscience phonémique, par exemple, écrire feur au lieu de fleur. Elle émet l’hypothèse que les élèves ne reçoivent pas suffisamment d’enseignement et de pratique explicites en conscience phonémique
Étape 3 : Élaboration du plan
Après avoir clairement identifié les compétences de base à renforcer, l’équipe élabore un plan visant à améliorer l’enseignement de base.
Nous considérons :
- Enseignement : Quelle routine fondée sur des données probantes utiliserons-nous pour enseigner explicitement cette compétence ?
- Intensité : Faut-il augmenter le temps d’enseignement ou proposer aux élèves davantage d’occasions de pratiquer ?
- Engagement : Comment allons-nous faire pour que toutes et tous les élèves participent activement ?
- Matériel : Quelles ressources principales et supplémentaires soutiendront cette compétence ?
- Regroupement : Comment allons-nous utiliser l’enseignement en petits groupes ou le regroupement flexible pour cibler cette compétence ?
Nous fixons également un objectif spécifique pour la prochaine période de dépistage, par exemple : « D’ici la prochaine période de dépistage, 70 % des élèves auront atteint le but repère en Facilité à segmenter des phonèmes.
Mme Patel décide de mettre en place une routine quotidienne « Dis-le, déplace-le » (en anglais Say It, Move It) en plus de son enseignement actuel, où les élèves pratiquent la segmentation et la fusion des mots à l’aide de matériel de manipulation comme les boîtes Elkonin, tout en reliant les phonèmes aux lettres. Cette approche vise à ce que les activités de sensibilisation aux phonèmes soutiennent directement la lecture et l’orthographe, plutôt que de s’appuyer sur des exercices de sensibilisation aux phonèmes uniquement à l’oral qui risquent de ne pas améliorer les compétences de décodage. Sachant que les élèves bénéficient des occasions de donner et de recevoir des rétroactions positives et correctives, Mme Patel privilégie l’enseignement interactif, avec un degré élevé d’interaction entre le personnel enseignant et les élèves, en recourant fréquemment aux réponses de groupes.
Étape 4 : Mise en œuvre et évaluation du plan
Ce processus nous fournit les informations nécessaires pour mettre en œuvre le plan et suivre les progrès au fil du temps. Nous surveillons deux choses : la fidélité de l’enseignement (avons-nous fait ce que nous avions prévu ?) et les progrès des élèves (observons-nous une amélioration de la compétence ciblée ?). Cela nous permet de modifier le plan pour nous assurer que nous répondons aux besoins des élèves.
Mme Patel surveille la mise en œuvre en notant le nombre de fois qu’elle enseigne la routine « Dis-le, déplace-le » chaque semaine. Elle suit également l’évolution des scores FSP et surveille les scores FNM pour déterminer si les élèves appliquent leur conscience phonémique croissante au décodage.